Un anglais comme un poisson dans l'eau sur un terrain de foot (XD)

A peine s’être lavé dans la salle de bain à l’intérieur de sa chambre que l’anglais, cheveux encore un peu humides, ballon en main, débardeur vert et short vert sur le corps, chaussure de sport blanche aux pieds, se mit à dévaler quatre à quatre les marches qui composaient l’escalier menant au rez-de-chaussée, il pensait qu’un pensionnat digne de ce nom devait posséder un bon nombre de terrain, dont bien sûr un terrain de football, sinon comment allait-il faire pour ne pas rouiller pendant cette année ? Il ne le savait pas, peut-être en allant jouer sur des autres terrains que la ville devait sans doute posséder, des petits terrains de Street, ça serait le dernier recours mais au moins, c’était mieux que rien.
Arrivé au bas des escaliers, courant encore toujours aussi rapidement vers le hall, Michael esquiva dans sa course quelques élèves sans même s’excuser, pourquoi le faire alors qu’on était déjà vingt mètres au-dessus hein ? Il n’en voyait aucune utilité. Sa direction ? La porte du Hall, endroit où il avait rencontré la première personne anglaise –A part son père-, Jézabel Anton. En y repensant, le musicos ne put s’empêcher de se marrer tout seul, courant toujours aussi rapidement. Ce rebelle avait eu de la chance que ses réflexes, malgré la gueule de bois, étaient encore là sinon il aurait pu se retrouver à l’hôpital pour quelques vertèbres de déplacer, et comment il s’était fait insulter de taré à cause de son sourire digne des plus grands psychopathes, ce mec prenait des humains pour des jouets, Micha aurait bien pu lui faire une réflexion là-dessus, mais il l’avait laissé dans son délire, tout en se demandant ce qui ne tournait pas rond dans l’esprit de cet ancien chef de bande de braqueur. Ce gars semblait prendre un malsain plaisir à faire souffrir les autres, vu comment il parlait de ses connaissances. Même si c’était un autre anglais, le footeux n’allait pas le côtoyer très régulièrement, il l’avait déjà mit dans les relations à ne pas trop fréquenté pour ne pas se mettre avec les mauvaises personnes. Il n’avait pas peur, c’est seulement qu’il était lucide.
Les grandes portes du Hall en vue, Michael continua sa folle course jusqu’à s’arrêter devant les portes, juste quelques secondes, le temps pour lui de les pousser en grand avant de reprendre sa folle envolée vers son endroit de salut. Bifurquant sur la droite, il suivit le bâtiment du pensionnat, espérant qu’il y avait une issu par là. Enfin, il put tourner et rentrer dans l’enceinte d’une cours où il s’arrêta un instant pour respirer et lâcher le ballon qui le gênait dans sa course. A peine la balle toucha le sol qu’elle fut malmenée par le pied de l’anglais qui se mettait à faire des jongles parfaites, s’amusant à changer de pied, à la faire rebondir sur sa tête et à même la caler entre ses omoplates avant de recommencer sa série de jongle, on pouvait dire que lui et le foot, c’était une très grande histoire d’amour. Envoyant la balle juste devant son visage, D. l’attrapa et la cala sous son bras droit pour ensuite reprendre sa course, voulant à tout prix rejoindre le terrain où il se sentait le mieux.
D’un coup, après quelques minutes de course, le voilà qui s’arrêtait, reprenant son souffle, le regard pétillant rivé vers l’endroit de ses convoitises, les pieds trépignant déjà de fouler cette herbe synthétique et de donner des tirs ravageurs dans un ballon qui allait en prendre pour son grade. Il se redressa, laissa le ballon tomber juste devant ses pieds, le regarda lui puis le terrain et foula son herbe, balle en sa possession. Il partit se placer au point de penalty mais ne fit pour l’instant que poser son ballon dessus, il n’allait quand même faire un effort physique alors que ses jambes et ses chevilles n’étaient pas échauffées. Il commença alors un petit échauffement, écartant les jambes au maximum pour après toucher le sol pendant dix secondes, les croisant pour laisser son buste tomber en avant et changeant de sens. Après quelques minutes, Michael se sentit enfin près, il attrapa ses jambes une à une derrière son dos pendant une seconde pour finir et se plaça juste devant le point de péno. Il se recula de pas et partit vers la gauche de deux pas. Visualisant où il allait tirer, il trottina vers son ballon et arma un tir en levant la jambe droite. Il frappa le ballon de l’intérieur du pied, cette balle partit avec un enroulé dans la lucarne gauche, effleurant l’équerre. Hochant la tête, un sourire sur les lèvres, l’anglais partit reprendre son ballon et alla se placer dès trente mètres pour un coup-franc. Faisant rouler le ballon sur place, il prit un peu plus d’élan, se retrouvant à neuf pas en tout. Il regarda l’objet rond, le cadre ensuite, puis démarra une course et arma un tir. Mais quelque chose ne semblait aller, alors que sa jambe descendait, son corps bascula en arrière et tomba, juste au moment où le pied touchait le ballon. Celui-ci partit loin au-dessus du but alors que Michael se retrouva allongé à terre, sur le flanc, regardant son objet rouler dans les pieds de quelqu’un, il ne put s’empêcher de se marrer tout seul de sa chute, à chaque fois qu’il se ramassait, il ne pouvait s’empêcher un fou-rire, vaut mieux en rire qu’en pleurer. Se calmant, il se redressa et regarda la silhouette qui se profilait assez loin, posant parfois son regard sur le ballon. Il commença à lever la main, comme faisant un appel de balle, avant de crier en anglais :

« It’s’ne !!! »

En espérant que cette personne parle un minimum la langue de Shakespeare et arrive à décoder les paroles du musicos, c’est pas gagné.

C’était évident pourtant. Se goinfrer de sucreries à s’en faire exploser l’estomac fait grossir. Alors question : pourquoi une personne s’amuserait à descendre trois paquets de bonbons si elle veut garder la ligne ? La réponde est pourtant simple. Cette personne s’appelle tout bonnement Karen Olrick. La veille au soir, notre petite américaine avait sorti trois énormes paquets de bonbons d’on ne sait où et avait avalé à elle seule tout les bonbons qu’ils contenaient. On aurait dit un monstre affamé. Et croyait moi, ça en fait des calories, autant de sucreries. Et quoi de mieux que le sport pour brûler toutes ses calories ? Même si ce n’était pas vraiment son domaine -pour ne pas dire pas du tout-, la jeune fille faisait beaucoup de sport. Et pas pour le plaisir. Disons qu’elle avait son côté superficiel. Karen aimait bien se voir mince, dans de jolis vêtements. Et bien que son style reste sobre, elle adorait le shopping. A vrai dire, sa vie pouvait être facilement résumée : bonbons, études et shopping. Et dans la partie « bonbons » de sa vie, on pouvait caser les gâteaux, les fast-food, les nombreuses autres douceurs que consomme la jeune fille et pour se débarrasser de toute cette graisse, le sport. Plus particulièrement la course à pied. Bien sûr il lui arrivait de parfois changer pour un sport de balle ou bien un peu plus amusant que l’endurance.

Karen y passait parfois des heures pour bien être certaine qu’elle y perdrait du poids. C’était complètement stupide et elle se fatiguait pour rien mais cela n’empêchait cette tête de mule de faire comme bon lui semblait. Tout cela pour dire que l’américaine était en train de tourner à petites foulées autour du terrain de football. Quoi de mieux que les tours de terrain un mois de Juin en pleine chaleur ? On se le demande. Elle devait être folle, il n’y avait pas d’autres raisons. Et rouge comme une tomate par-dessus le marché. Depuis un moment qu’elle courrait, elle semblait sur le point de s’écrouler à la moindre occasion. Bien sûr elle avait fait quelques pauses, mais cela n’empêchait pas l’effort de la faire transpirer. On entendait sa respiration à dix mètres à la ronde. On aurait pu se demander pourquoi elle n’arrêtait pas. C’était que la jeune fille aux cheveux verts, était pleine de volonté. Elle avait toujours de la bonne volonté à revendre, peu importe l’activité. D’ailleurs, en parlant de ses cheveux, on pouvait noter qu’il était noués. Il n’y avait que pour le sport et la nage qu’on pouvait voir les cheveux de Karen attachés. Le plus souvent en simple queue de cheval, elle changeait parfois pour une natte ou bien un chignon. Aujourd’hui c’était une jolie couette haute .

Débardeur et jogging tout deux d’un vert pâle, la petite américaine était loin de se douter que sa course allait être interrompue. Oh, elle avait bien vu ce jeune homme entrer sur le terrain. En courant, elle n’avait que ça à faire, regarder l’herbe pousser autour d’elle. Elle l’avait observé pendant son échauffement. C’était histoire de passer le temps car il faut le dire, quand on court, on s’ennuie ferme. C’était comme un évènement pour notre sportive occasionnelle. Et plutôt que d’évaluer du regard la teinte de l’herbe, elle s’occupait du jeune homme et son ballon. Un beau ballon de foot qui apparemment allait être malmené. Elle n’aurait certainement pas aimer être à la place de ce pauvre ballon. Observer ainsi la scène avait eu pour effet de la faire ralentir. Si bien qu’elle avait finit par s’arrêter carrément. De toute façon, Karen n’était pas contre une petite pause. Elle posa une main sur sa hanche et se contenta de voir se qu’allait bien pouvoir faire cette personne avec son ballon. Après son échauffement, il posa la balle sur la pelouse et prit un élan avant de shooter dedans. De simples tirs au but ? C’était bien joli mais on s’en lasse vite de ce genre de choses. A vrai dire, Karen n’y connaissait rien en football et n’était absolument pas intéressée par de simple tirs. Se qu’elle trouvait génial, c’était les espèces d’acrobaties que les joueurs faisaient faire à leur ballon. Surtout qu’elle ne serait jamais capable d’enchaîner deux têtes. Déjà qu’une c’était compliqué…

Elle resta le temps que le garçon pose le ballon un peu plus loin et fasse mine de retirer un coup pour finalement reprendre sa course. Mais elle n’eut pas le temps de faire trois pas qu’un ballon vint rouler jusqu’à elle et se mêler à ses jambes. Elle roula dessus et tomba en avant. Le ballon n’alla pas rouler plus loin. En temps normal Karen n’aurait pas besoin qu’un ballon vienne se mêler à sa course pour tomber. Mais là, comme si elle n’était pas déjà assez tombée dans la journée, cet horrible accessoire de jeu l’avait contrainte à venir écraser son nez sur le gazon. D’une certaine manière, elle était vexée d’être lamentablement tombée comme ça. Après tout, elle était très bien capable de tomber toute seule ! Elle n’avait besoin de personne ! Après s’être retournée et assise sur la pelouse, elle s’empressa d’en faire part à l’objet en l’insultant :

- Enfoiré de ballon tu pourrais faire gaffe où tu vas !!!

Le poing serré en l’air, elle fixait la sphère qui ne semblait pas affectée par les paroles de la jeune fille. Cette dernière du se calmer et tourner la tête vers le jeune homme qui jouait avec cette « chose » quelques secondes plus tôt. Il avait crier quelque chose à l’américaine. Il avait crier « It’s ne », traduction : « Qu’est-ce qui se passe ? ». Ce n’était pas bien compliquer à comprendre. Elle avait un grand-père dont c’était la phrase favorite. Jamais au courant de rien ce pauvre papy. Bien sûr on avait bien finir par expliquer à la pauvre petite Karen complètement larguée ce que voulait dire « It’s ne ». C’était pour elle devenu normal. Quelque chose qui passe dans une conversation comme cet irremplaçable expression connue de tous : « tsé ». Exemple :

« hé ! Tsé quoi ?
- Ben non.
Bah l’autre il est tombé, tsé ! »

Enfin je pense qu’on à tous compris de quel « tsé » il s’agit. Le truc qu’on lâche à longue de journée sans même s’en rendre compte. Enfin, tout le monde n’est pas dans ce cas mais bon… Bref, suite à ça, Karen avait répondu le plus naturellement du monde, comme elle parlait au japon c’est-à-dire en japonais :

- Ben ça se voit, non ?

Même s’il n’y avait que lui sur le terrain, il y avait quand même quelqu’un qui tournait autour, mais l’anglais n’avait même pas fait attention à cette personne, toute son attention était captée par ce terrain d’herbe synthétique, l’objet de ses désirs sportifs, fouler cette herbe pendant des minutes et des minutes sans jamais s’arrêter, retomber dessus après un tir manqué ou une retournée acrobatique bien placée pour finir par s’allonger afin d’admirer le ciel bleu qui se trouvait au-dessus de lui avec un sourire presque idiot, montrant bien sa joie que d’être ici, à s’être dépensé comme un forcené simplement par ce qu’il avait envie. Parfois les plus petites choses peuvent vous combler de bonheur, pour lui c’était un ballon et sa guitare.
Au moment de sa chute, son regard s’était maladroitement posé sur cette silhouette qui courait en-dehors des lignes de sorties, mais il ne la vit pas tomber car lui était déjà au sol, le visage à même l’herbe en train de manger le sable dans cette herbe synthétique. Comme d’habitude, D. eu une réaction propre à sa personnalité, il se mit à se tordre de rire par terre, un rire moqueur envers lui-même tout en se disant qu’il aurait pu l’éviter s’il n’avait pas pris un trop grand élan courbé. C’était toujours comme ça quand une malchance lui arrivait, il ne s’énervait pas, il se marrait, c’était pour lui le moyen de vaincre son malheur à coup de rire moqueur…et le pire, c’est que ça marchait : jamais il ne s’était vraiment laissé abattre par un de ces trucs qui n’arrivaient qu’à lui dans ce pays, toujours aussi bon vivant qu’en Angleterre…même si une fête entre ami ou une bonne baston lui manquait énormément.
Quand il fut calmé, après plusieurs dizaines de secondes, Michael se releva puis enleva le sable qu’il avait sur le visage et cracha les grains qu’il avait dans la bouche car ça n’était pas très bon. Il replaça bien ses cheveux qui cachaient son œil droit puis vit que la fille qui courait autour du terrain s’était retrouvée à terre, le ballon juste devant elle. L’anglais fit direct le rapprochement mais agit sans trop réfléchir, levant la main en criant que la balle était la sienne, en anglais bien sûr et avec son débit incroyablement rapide. Au plus profond de lui-même il espérait que cette personne parle un minimum l’anglais et qu’elle ait un dessous de jugeote pour faire le découpage de sa phrase pour trouver le sens. Mais, comme si la malchance l’atteignait aussi sur un terrain de football –Même si son tir manqué était la preuve-, cette fille ne comprit par ce qu’il lui voulait et parla même en japonais, une question que le native anglo-saxon comprit car ces mois passés à apprendre la langue étaient restés bien à leur place et…comment survivre dans un pays sans connaître la langue ? On ne le pouvait pas, à part si on trouvait des autres personnes qui parlaient cette langue.
Le réflexe qu’il eu, sans même l’ordonner, fut d’essayer de fouiller dans ses poches de short pour trouver son portable…mais, se rendant compte qu’il n’avait pas de poche, il se claqua le front avec sa ma droite en se traitant d’idiot, lâchant ensuite un petit rire moqueur envers lui-même. Comment allait-il faire ? Devrait-il vraiment le faire ? Même s’il s’était juré de ne pas le faire avant que son accent soit maitrisé ? Car oui…il allait se mettre à parler japonais. Un petit soupire lui échappa alors qu’il se mit à parler tout seul en fermant un instant les yeux, sans pour autant se faire entendre par la seule personne ici, comme une pensée dite un peu trop forte :

Un anglais comme un poisson dans l'eau sur un terrain de foot (XD) Sanstitre5bj2

« …du moins, pas tout de suite. »

Se grattant la cicatrice sur son arcade droite, le jeune anglais avança vers la fille avec une mine un peu réfléchis, se disant qu’il allait essayer de rouler les « r » comme les japs le font, ce n’était pas gagné. Quand il fut juste devant cette fille, il se pencha en avant et lui tendit une main pour l’aider à la relever, avec un petit sourire digne d’un anglais. Puis il se mit à parler japonais, avec son accent anglais qui ressortait, ça faisait un drôle de mélange qui heurtait ses oreilles de musiciens, mais les oreilles banales pouvaient trouver ça étrange, tout simplement :

« Ce ballon…il est à moi. C’est ce que j’ai essayé de te dire. »

Tout comme un humain essayant de parler une langue, son débit de parole s’était énormément réduit pour retomber…à la normal de tous les êtres humains sur cette terre, et son accent de gentleman ressortait assez bien quand même, néanmoins pas pour lui. Quand cette fille lui attrapa la main, Michael l’aida à se relever et découvrit au combien elle était petite, un bon trente centimètres les séparait. Il fut obligé de fléchir les jambes pour se retrouver à bonne hauteur et reprit la parole :

« Tu t’es pas fait mal ? »

Il ne s’inquiétait pas, c’était juste une question banale pour lui. Regardant la fille dans les yeux, l’anglais posa ses deux mains sur ses jambes pour se maintenir dans cette position pas très confortable, il ne pourrait pas rester comme ça pendant longtemps.

Pauvre Karen. Sur qui était-elle encore tombée ? Y’avait-il seulement quelqu’un de normal dans ce pensionnat ? Sûrement pas et elle la première. Voilà qu’elle était tombée sur quelqu’un qui parlait bizarrement. Une langue bizarre parlée extrêmement vite. Indécodable. Surtout lorsqu’on ne cherche pas à décoder. L’américaine avait étudié beaucoup de langues. Biens sûr ce serait exagérer que de dire qu’elle les parlait toutes couramment. Cela aurait été difficile sans quitter son confortable petit appartement de Los Angeles. Mais elle avait des bases. Les seules langues étudiées qu’elle parlait vraiment était sa langue native, l’anglais, et plus ou moins le japonais. Bref, les deux seules langues dont elle connaît le pays. Revenons au fait qu’elle ne cherchait pas à décoder les paroles du jeune homme. Les yeux écarquillés, elle venait tout juste de découvrir une langue qu’elle ne connaissait pas. En effet, le footballeur parlait beaucoup trop vite. Les mots se mélangeaient et la jeune fille fut incapable d’entendre de l’anglais dans ces dires. Elle pensa donc que c’était une autre langue qu’elle ne connaissait pas. Décidément, on apprenait de nouvelles choses tout les jours dans ce pensionnat. Toutes aussi merveilleuses les unes que les autres : l’existence des bonbons-guitares, des murs magiques et même un garçon humain avec des oreilles de chat ! Et voilà maintenant qu’on lui apprenait l’existence d’un nouveau dialecte. Elle était pressée de voir ce que les jours futurs lui réservaient. Elle en oublia presque qu’elle ne pigeait rien de ce qu’on lui disait. Elle qui était tout excitée à l’idée de sa découverte arrêta net de sourire bêtement pour se pencher sur la traduction des paroles du sportif. Que voulez-t-il dire ? Est-ce que c’était important ? Alala la gaffe ! Que faire si c’est vraiment important ? Elle s’en voulait terriblement de ne pas comprendre sur le coup.

Paniquée, elle finit par sortir de son petit monde de réflexion lorsqu’une ombre géante se mit entre elle et le soleil. Elle leva la tête pour essayer de voir son interlocuteur. Chose éprouvante vu la taille du jeune homme. Sa tête penchée au maximum, elle posa ses mains derrière elle pour garder équilibre et empêcher son corps de basculer en arrière à l’aide de ses bras. Elle s’arrangea tout de même pour lever un bras et se servir de sa main comme visière. Le soleil était déjà bien haut et brûlait les yeux de la pauvre américaine. Même la grande taille du jeune homme n’arrivait pas empêcher à quelques rayons de soleil de trouver leurs chemins vers la jeune fille. Décidément, il avait l’air bien moins grand de loin… Mais sérieux, c’est quoi ce géant ? Un basketteur ? Pourquoi un basketteur ferait du foot ? Ce serait-il trompé de ballon ? Et dans la flemme d’aller changer de balle, il avait décidé de s’adonner au football. Pourquoi pas ? Ca tenait debout pour une fois. Ce garçon lui tendit sa main, sûrement pour l’aider à se relever. Sympathique. Tout le monde n’avait pas ce réflexe. Il raconta un truc en japonais. Karen en était sûr. C’était bel et bien du japonais. Un japonais bizarre, mélangé à un accent assez prononcé. Bien étrange à entendre. D’accord, elle parlait japonais. Mais ce n’était pas une flèche pour autant. Il lui fallut toute sa concentration pour traduire cette phrase. Le temps de sa réflexion, elle saisit l’aide proposée et se releva. La différence de taille était encore plus flagrante ainsi. D’une certaine façon c’était agaçant.

Après avoir enfin compris la phrase du sportif, elle tourna sa tête vers le ballon en le remerciant de son aide. Elle releva la tête vers lui ensuite. Décidément il ne devait pas être humain pour être aussi grand. Du haut de son petit mètre soixante, elle se sentait gamine. Imaginez les pauvres gosses d’à peine un mètre. Il devait vraiment voir ce garçon comme un géant. Mais bien heureusement, il fléchit les jambes pour arriver à hauteur de Karen. Il était clair que pour la jeune fille, c’était bien plus confortable ainsi. A noter qu’il était plus facile pour elle d’observer le visage du garçon. Il n’avait en aucun cas l’air japonais. Européen peut-être ? A vrai dire, il faisait un peu peur avec sa grande taille. Et à regarder la jeune fille dans les yeux, elle avait l’impression qu’il allait lui sauter à la gorge. Mais bon, pourquoi ferait-il cela ? De toute façon, le sentiment de peur ne restait jamais longtemps dans l’esprit de Karen. Surtout venant d’un être vivant. Et puis il l’avait aidé à se relever, il ne pouvait pas être bien méchant. De plus il venait tout juste de lui demander si tout aller bien. En réponse, elle avait posé une main sur son front et levé les yeux au ciel. Cela voulait généralement dire qu’elle était autre part, à des années lumières de la réalité. Et pour preuve elle lâcha une phrase au contexte inconnu qui pourrait donner l’impression qu’elle a perdu la tête. Bien au contraire. Ce genre de remarques est toujours issu de longues réflexions est précédé d’un claquement de doigts :

- Le faon est mal luné ! C’est évident pourtant !

Elle ramena son regard sur son interlocuteur, montrant ainsi qu’elle s’adressait bien à lui. Elle semblait bien contente de sa déduction, un grand sourire jusqu’aux oreilles.

» Arriver dans la matiner.